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Grève SNCF : un poison d’avril qui mène grand train.

Xavier Debril
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© Pixabay

Les chemins, fussent-ils de fer, qui mènent à la table des négociations ont un goût de déjà vu dont les usagers se seraient bien passés tant leurs propres chemins, fussent-ils de traverse, sont compromis. La voie, même revisitée par le principe usant de grève perlée, est toujours la même : pression publique et médiatique, menaces de contagion générale, sans oublier le coût de la grève qui alourdit encore la dette de la SNCF. Point de situation.

« C’est un drôle de pays, la France, où les négociations ont toujours lieu après le déclenchement des grèves et non avant ».  Cette citation de Françoise Giroud continue d’aller comme un gant à ce « drôle » de pays dont les fâcheuses habitudes ne portent pas à sourire. Pourtant l’histoire, elle, va bon train. En effet, l’ouverture à la concurrence oblige à la remise en question et à réformer le passé sans laisser personne à quai : les cheminots comme les usagers.

Passage obligé ou à niveau avant tout blocage, dont on peut s’interroger sur l’arrière-pensée politique, la concertation qu’il ne faut pas confondre avec négociation. La concertation se distingue de la négociation en ce qu’elle n’aboutit pas nécessairement à une décision mais qu’elle vise à la préparer. C’est un processus collectif qui permet de s’accorder en vue d’un projet commun. Elle suppose la confrontation entre les parties, l’échanges d’arguments, l’explication des points de vue de chacun. C’est donc une condition préalable à la fameuse préparation qui conditionne toute négociation.

Vu donc la situation actuelle qui semble partie pour durer, cela malgré des signes d’ouverture de certains syndicats, demandons-nous une fois de plus si durant les phases de concertation, la posture n’a pas primé pas sur la responsabilité. Si parfois, les rêves de grand soir ne se moquent pas des cauchemars du petit matin quand il s’agit de se rendre à son travail. Autrement dit : mettre la pression pour faire pencher l’opinion publique en sa faveur, faire pencher la balance des pouvoirs de son côté… en bref : jouer le tout pour le tout pour gagner un bras de fer durant lequel son interlocuteur ne peut également commettre aucune erreur d’aiguillage.

Reste donc qu’aujourd’hui, respectant à la lettre la citation de Françoise Giroud, entre deux tours de grève, les parties prenantes se retrouvent à la table des négociations. Au menu, rappelle Le Parisien : « l’ouverture à la concurrence, le financement du ferroviaire, l’organisation de la SNCF, son statut juridique, et la question centrale de la dette ».

Question : s’agit-il là encore de concertation avancée ou d’une véritable négociation ? Peut-on espérer un terrain d’entente ou s’attendre à un ajournement… Hélas cette bataille du rail ne semble en être qu’à ses débuts comme en témoignent les déclarations des uns et des autres. Table de gesticulations ou de négociations ? A méditer, en battant la semelle sur les quais !

 

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