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Brexit : le non négociable serait-il payant ?

Tanguy Brochier
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© Pixabay

Fin octobre, nous évoquions dans nos colonnes l’échec de la tactique du point d’ancrage utilisée par les Anglais notamment sur l’évaluation du montant de la facture de sortie de l’Euro. En effet, il semblerait aujourd’hui que les britanniques lèvent l’ancre sur leurs positions qui peu à peu s’érodaient dans la presse. De leur côté, les négociateurs européens s’arc-boutent depuis le début des discussions autour d’un montant de 60 milliards d’euros. Le non négociable s’avèrerait-il payant ?

Il y a quelques jours, le Times révélait (information relayée par TTSO et qualifiée de scoop) que Theresa May serait désormais prête à payer les 60 Mds€ réclamés par l’Europe, première condition préalable des Européens pour envisager un deal avec les Anglais. Hier, David Davis, ministre britannique en charge du Brexit, annonçait que la plupart des 3 millions d’Européens vivant au UK seront autorisés à rester post Brexit. Seconde condition préalable des Européens. Avancées également sur « la question de la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande du Sud qui pourrait (certes) réveiller un antagonisme entre la première toujours dans l’Union et la seconde dans la Grande Bretagne », comme le souligne Jean-Marc Sylvestre sur atlantico.fr.

Depuis des mois, nous assistons, parfois incrédules, à « une bataille médiatique qui prend le pas sur les négociations » (Les Echos), ou plutôt qui tenterait de les influencer à coup de petites phrases et de formules choc en mobilisant également l’opinion publique et… l’électorat. Curieusement, le scoop d’un accord sur le montant de la facture du divorce ne semble pas aujourd’hui faire tâche d’huile dans notre revue de presse. Disons que l’on ressent des signes d’érosion des positions britanniques, mais qu’elles ne semblent pas encore s’exprimer clairement.

Mais si tel était le cas, nous pouvons toujours anticiper !, ce serait la parfaite illustration que le non négociable paie. Qu’une condition préalable ferme et définitive, même si elle peut être facteur de blocage dans un premier temps, peut devenir acceptable dans un second, ne serait-ce que par l’obligation de sortir de l’impasse ou sous la pression de l'opinion.

Les relations entre les deux parties seraient-elle enfin arrivées à maturité pour gérer au mieux leurs négociations à venir sur leur divorce… C’est là un paradoxe : se séparer en trouvant un terrain d’entente (cordiale) et en restant les meilleurs amis du monde. Nul doute que les négociateurs de part et d’autre ont plus d’un tour dans leur « Manche », même si l’Europe semble en position de force.

Dans une négociation classique, nous préconiserons cependant un subtil équilibre entre le négociable et le non négociable… Mais voilà, aucune négociation n’est classique et ne se ressemble… C’est un peu comme la météo, les imprévus y sont capricieux !

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