Le gouvernement anglais n’en finit pas de se singulariser, notamment par sa gestion pour le moins hasardeuse du Covid-19, que les Britanniques critiquent de plus en plus. Malgré l’annulation, en raison de la pandémie, du prochain cycle des négociations post-Brexit qui devait débuter à Londres, le Royaume-Uni se dit déterminé à poursuivre les discussions.
Des négociations perturbées, mais pas suspendues
Si les rencontres en « face to face » sont désormais impossibles, « les deux parties restent pleinement engagées dans les négociations », précise le porte-parole du gouvernement britannique cité par Le Parisien. Les Anglais souhaitent à court terme partager un accord de libre-échange et des textes juridiques relatifs à plusieurs accords indépendants. Pour maintenir le dialogue, Londres et Bruxelles multiplient les visioconférences et conférences téléphoniques.
Un calendrier toujours serré malgré la crise
« Le Royaume-Uni espère conclure avec l’UE un accord sur la future relation d’ici le 31 décembre 2020 », précise Le Parisien. Ce sera la fin de la période transitoire, moment où les règles commerciales européennes cesseront de s’appliquer à Londres. Pourtant, dès le mois de mars, d’importantes divergences étaient déjà apparues entre les deux parties, notamment sur la pêche, les conditions de concurrence et le rôle de la Cour de justice européenne. Beaucoup doutent aujourd’hui de la faisabilité du calendrier.
Une détermination affichée, mais des priorités floues
Le 15 mars, Denis Mac Shane s’interrogeait dans L’OBS sur la capacité de Boris Johnson à mener deux batailles de front. Avec 25 000 fonctionnaires mobilisés 24 heures sur 24 sur le projet Brexit, et d’importants moyens financiers, le Premier ministre britannique semblait déterminé à tenir son agenda. Mais la pandémie a changé la donne. « Les 200 négociateurs de l’UE et du Royaume-Uni ont beau avoir suspendu leurs réunions en raison de l’épidémie, Boris Johnson continue de clamer que le Royaume-Uni aura rompu toute relation avec l’Europe d’ici le milieu de l’année. » Une ambition difficilement compatible avec la crise sanitaire qui secoue le pays.
Le dilemme de BoJo : diplomatie ou santé publique ?
Comme le souligne Vincent Hervouet sur Europe 1, « Coronavirus : l’illisible stratégie de BoJo ». Une phrase qui résume bien la confusion entre priorités diplomatiques et urgences sanitaires. Difficile de négocier efficacement quand une nation entière lutte contre une pandémie. Un principe de base, valable en toute négociation comme dans la vie : ne pas se tromper d’objectif. Avant de conclure un accord commercial, encore faut-il savoir préserver la santé de ses citoyens.