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Négociations commerciales producteurs-distributeurs anticipées : vers une baisse des prix plus rapide ?

Benjamin SIMON
Alexas Fotos
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Le ministère de l'Économie s'engage dans une course contre la montre. La semaine dernière, Bruno Le Maire faisait part de sa volonté d'accélérer le démarrage des négociations commerciales de 2024 entre les distributeurs et leurs fournisseurs industriels. Objectif : impacter dans les rayons le plus rapidement possible les baisses de prix résultant de la détente des cours mondiaux des matières premières agricoles.

D’après Philippe Bertrand (Les Echos), le projet de loi visant à avancer ces négociations commerciales devrait être présenter le 27 septembre, lors du Conseil des ministres. Conformément à la loi actuelle, les négociations commerciales annuelles, où s'affrontent les acheteurs des enseignes et les vendeurs des groupes de produits de grande consommation, débutent le 1er novembre de chaque année et s'achèvent le 1er mars suivant, soit quatre mois de discussions intensives, parfois prétextes à tous les excès. Le gouvernement envisage donc de réduire cette période à trois mois, voire trois mois et demi. Bruno Le Maire a évoqué une clôture possible le 31 décembre, puis le 15 janvier, date qui semble avoir été retenue dans le projet de loi.

Le journal Les Échos souligne que « cette accélération du calendrier fait écho aux réticences des 75 plus gros industriels à entamer les négociations avec les distributeurs en début d'été ». Seuls quelques-uns, tels que Lesieur, ont accepté de revoir leurs tarifs à la baisse. Les autres ont argué du fait de ne pas avoir absorbé toutes les hausses de coûts liées à la situation en Ukraine l'année dernière. Ils ont également mis en avant que leurs marges n'avaient pas atteint leur maximum en France. Cependant, ils ont convenu de proposer des promotions sur 1 500 produits, à l'image des distributeurs.

En principe, tous sont favorables à une anticipation des négociations de 2024. Cependant, quelques bémols : Richard Panquiault, président de l'ILEC (Institut de liaison des entreprises de consommation), "fixer les tarifs plus tôt pour les entreprises est complexe, car elles ne connaissent souvent réellement leurs coûts qu'à la mi-automne."

Les négociations ne débutent que lorsque les fournisseurs fournissent aux distributeurs leurs tarifs de base, qui sont ensuite discutés. "Nous avons besoin de visibilité sur nos coûts en 2024 avant de transmettre nos conditions générales de vente", confirme auprès du Figaro, Nicolas Liabeuf, président d'Unilever France.

Par ailleurs, la Fédération du commerce et de la distribution, par le biais de son nouveau président, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a également demandé un moratoire sur l’application de la loi Descrozaille, qui limite les promotions sur les produits non alimentaires. Cette proposition ralliée par Dominique Schelcher, Directeur Général de Système U, pourrait faire l'objet d'un amendement parlementaire (BFM Business). Du conditionnel, car le gouvernement se montre prudent pour ne pas heurter sa majorité. Celle-ci ayant soutenu cette fameuse loi Descrozaille.

Affaire et négociations à suivre, peut-être un plus vite qu’à l’accoutumée… Tant mieux pour le consommateur final ?

 

Benjamin SIMON
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