Comprendre son interlocuteur
En négociation, le vrai pouvoir ne réside pas seulement dans l’argumentation, mais dans l’écoute active. Et l’arme secrète de tout bon négociateur, c’est la reformulation. Cet outil simple en apparence est une véritable clé pour éviter les malentendus, désamorcer les tensions et révéler les intentions cachées de votre interlocuteur.
Le magazine Management identifie quatre formes de reformulation, chacune adaptée à un moment du dialogue.
La reformulation “reflet”
Elle consiste à redire, avec d’autres mots, ce que l’autre vient d’exprimer — preuve d’une écoute attentive.
La reformulation “clarification”
Elle va plus loin : elle questionne pour obtenir des précisions et s’assurer d’avoir saisi le sens exact.
La reformulation “reflet inversé”
Elle met en lumière ce qui est implicite, les émotions ou freins souvent dissimulés derrière un discours rationnel.
La reformulation “écho”
En reprenant un mot clé avec un ton interrogatif (“c’est bien cela ?”), elle relance subtilement la conversation.
La reformulation, un atout stratégique en formation à la négociation
Bien utilisée, la reformulation fluidifie les échanges et évite les quiproquos. Dans un contexte tendu, elle montre que vous écoutez sans juger, ce qui favorise la confiance et ouvre la porte à la coopération.
Elle permet aussi de détecter les véritables enjeux d’une objection : derrière un “vos tarifs sont trop élevés”, il y a souvent une question de valeur perçue ou de calendrier.
À l’heure où les négociations se digitalisent et où les échanges s’accélèrent, la reformulation devient un atout stratégique. Elle impose un rythme plus réfléchi, sécurise la compréhension mutuelle et transforme un dialogue de positions en conversation de solutions.
En somme : avant de convaincre, commencez par reformuler — c’est la marque des négociateurs qui gagnent sans écraser.
Bonne pratique Scotwork : la reformulation en 5 actions
1. Reformulez avec finesse
Oubliez les affirmations péremptoires : une bonne reformulation ouvre le dialogue. Lancez des amorces comme « si je comprends bien… », « est-ce que je me trompe si je dis… » ou « pourriez-vous préciser… ». Vous validez sans enfermer, vous vérifiez sans imposer. C’est l’art d’écouter activement tout en laissant à l’autre l’espace pour ajuster.
2. Soignez le ton
La reformulation n’est pas une arme de défense, c’est un instrument de compréhension. Un ton neutre, calme, bienveillant change tout : il apaise, crédibilise et renforce la confiance. À l’inverse, une intonation mal maîtrisée peut transformer une vérification en provocation. Le comment compte autant que le quoi.
3. Dosez avec pertinence
Trop de reformulation tue la reformulation. Si vous répétez chaque phrase, l’échange s’essouffle et votre interlocuteur se braque. Ciblez les moments clés : là où le sens se brouille, où l’émotion monte, où un désaccord se profile.
4. Sachez accueillir la contradiction
Une bonne reformulation invite l’autre à réagir : « non, ce n’est pas tout à fait ça » est une victoire, pas un échec. Cela prouve que votre interlocuteur s’implique dans la construction du sens. Vous avancez ensemble, pas l’un contre l’autre.
5. Combinez reformulation et questionnement
La reformulation ouvre la porte, les questions en explorent les pièces. Enchaînez avec des quoi, comment, pourquoi… pour creuser, comprendre, décoder. C’est la meilleure façon de transformer un simple échange en véritable conversation stratégique.