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Immobilier : les acheteurs ont repris la main, mais…

Alexis Debril
William Olivieri
© William Olivieiri

En cette fin d'année 2023, les acquéreurs d’un bien immobilier se retrouvent en position de force et n’hésitent pas à négocier, même à la casse. Leurs arguments : un dossier béton et des liquidités… et bien sûr les prix qui baissent.

 

En effet, cette érosion des prix perdure depuis plusieurs mois. La hausse des taux d’emprunts comme la situation économique y ont largement contribué. À Paris, rappelle le courtier Pretto, « les prix ont chuté en moyenne de 5 % sur un an, ramenant le prix moyen du mètre carré à 9 857 €, tandis que Lyon et Bordeaux enregistrent une baisse de près de 8,5 % en un an. Même dans les villes où les prix continuent d'augmenter, des signes de ralentissement se manifestent ». Cette baisse des prix a entraîné une augmentation de l'offre immobilière, ce qui met les vendeurs dans une position délicate, en attestent les multiples reportages diffusés à ce sujet par la plupart des journaux télévisés.

 

Les acheteurs, profitent logiquement de ce contexte. Les marges de négociation moyennes atteignent désormais 5,5 % par rapport au prix affiché, avec des offres agressives qui peuvent parfois descendre jusqu'à 10 %, voire 20 % ou 30 % en dessous du prix initial. Et certains vendeurs ne peuvent pas faire autrement que d’accepter.

 

C’est aussi pourquoi, ces derniers, s’ils souhaitent au plus vite réaliser la vente ajustent aujourd’hui leurs prix pour être raccord avec les prix du marché. D’autres préfèrent reporter la transaction et attendre un rebond des prix de l’immobilier… Toutefois les jours meilleurs semblent encore lointains, même si certains observateurs prédisent une reprise courant 2024.

 

Si les marges de négociation devraient persister sur le dernier trimestre de l’année, côté acheteur, on n’est pas nécessairement à la fête. Comme le souligne le quotidien Les Échos : « Bloqués par l'augmentation des taux d'intérêt, et l'inflation en général, les acheteurs sont de moins en moins nombreux. Le pouvoir d'achat immobilier (calculé en divisant la capacité d'emprunt des ménages sur vingt ans par le prix moyen au mètre carré des logements vendus) a perdu 4 mètres carrés sur les neuf premiers mois de 2022, à 80 m2. En conséquence, les négociations s'allongent et avec, les délais de vente ».

 

Certes, le contexte parait opportun pour les acquéreurs qui ont la capacité à emprunter ou mieux et plus rarement encore, les liquidités nécessaires pour payer cash. Leurs atouts pour négocier : leur solvabilité et leur crédibilité preuves en main, leur parfaite connaissance du marché et une vision claire du bien convoité. Face à une passoire énergétique, il y a bien sûr des latitudes pour en négocier le prix mais tout en étant parfaitement conscient du coût des travaux de réhabilitation et de mise aux normes.

 

Alors les acquéreurs, s’ils paraissent être aujourd’hui être les rois du pétrole, le sont-ils également de la pierre ? Celle-ci demeure cependant sur le long terme une valeur refuge. Ne lui jetons pas la pierre, mais sachons la négocier en toute connaissance de cause !

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