Retour à Insights

Loi travail : tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de négociation.

Thierry Bongat

 

Retour sur le triste spectacle des négociations autour de la loi travail qui menace non seulement l’économie, ses acteurs, mais aussi l’Euro de football.

Comme le précise le Monde.fr aujourd’hui, « le gouvernement n’en a pas terminé avec la contestation de la loi travail. Après les carburants, le secteur des transports s’apprête à vivre une semaine agitée avec des appels à la grève, reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et opposition à la loi travail ».

À ce « train » là, le triste spectacle de la rue risque de l’emporter sur celui jubilatoire de l’Euro de football pris, comme les usagers des transports et les automobilistes, en otage. Eric Ferreres, spécialiste en relations sociales et en droit du travail s’interroge dans les Echos.fr (cliquer ici) sur « ce spectacle pitoyable en matière de négociation et de dialogue social. »

« Attaque sur les personnes, postures, refus de rechercher un éventail de solutions, absence de critères objectifs pour évaluer le résultat, utilisation de moyens déloyaux... les négociations sociales autour de la loi Travail, portée par Myriam El Khomri, ont été désastreuses. La faute revient au gouvernement, mais aussi aux syndicats et aux organisations patronales » écrit Eric Ferreres.

L’auteur stigmatise ainsi le passage en force du gouvernement qui n’a pas respecté une phase de concertation avec les partenaires sociaux pourtant prévue par la loi dans ce domaine. Celle-ci visant à permettre l’ouverture d’une négociation. Quant aux acteurs syndicaux et patronaux, il nous offrent une véritable « cacophonie syndicale » avec leur « incapacité à se mettre d’accord sur les désaccords, l’illisibilité des positions des uns et des autres, l’incapacité à sortir du rapport de force et de la surenchère pour certains, mais aussi l’accompagnement grossier et téléguidé pour d’autres ».

Ce qui illustre pour le spécialiste en relations sociales « l’incapacité des acteurs sociaux à penser le développement social comme moteur du développement économique ». « Encore fallait-il, conclut Eric Ferreres, "que les acteurs n'oublient pas que la négociation est un processus de codécision entre des acteurs interdépendants ayant des points de vue différents et qu'il est mortifère de négocier sur des positions ».

Alors ces négociations improbables sur la loi travail : une démonstration de plus que réformer dans ce pays est impossible,  un sinistre jeu de rôle hélas bien réel dans lequel chacun campe sur ses positions, une farce à la française qui ne fait rire personne… assurément le contre exemple de tout ce que Scotwork enseigne dans ses stages !

Quant à l’Euro de Football, il s’annoncerait comme la météo du jour : maussade. Mais tous les espoirs sont permis, après la pluie, le beau temps !

Abonnez-vous à notre blog

Ce site est protégé par reCAPTCHA et “the Google Privacy Policy and Terms of Service”. Nous protégeons votre vie privée. Pour plus d’information, merci de vous référer à notre politique de confidentialité.