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Quand la négociation passe à table.

Tanguy Brochier

En cette période de fêtes de Noël et de fin d’année, la gastronomie est à l’honneur, l’occasion de rappeler à quel point, elle demeure dans l’Histoire un « ingrédient » essentiel de la négociation… petit tour de table non roboratif, afin de nous mettre en appétit !

« La richesse des nations dépend de la manière dont elle se nourrissent » écrivait Anthelme Brillat-Savarin, illustre penseur de la gastronomie française (XVIIIème siècle), aujourd’hui classée au  patrimoine mondial de l’humanité. C’est dire si sa « richesse » est à sa manière une ambassade de nos intérêts qu’elle « sert » dans les meilleurs plats.

En effet depuis toujours, l’histoire de la gastronomie est liée aux pratiques de la négociation diplomatique et commerciale… Ainsi, la maitrise de l’art de la table  est-elle au cœur de la fonction d’ambassadeur. Elle exprime magnificence, générosité, inventivité et libéralité sans tomber dans l’outrance de la profusion, sauf pour Talleyrand qui n’hésitait pas pour impressionner, à jouer la démesure.

C’est au talent de son illustre chef Carême que Talleyrand doit en grande partie son succès au Congrès de Vienne en 1815… et à ses tablées plus qu’abondantes : parfois pas moins de 48 entrées ! « Sire, j’ai plus besoin de cuisiniers que de diplomates », écrira t-il au roi Louis XVIII. »

Comme le rappelle l’UNESCO : « Le repas gastronomique des Français est une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles (…) Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. »

Si les repas d’affaires sont moins à la mode, tant pour des raisons économiques que pour des questions de temps passé à table, la gastronomie, au gré des us & coutumes de chacun, demeure un langage universel où les émotions gustatives et esthétiques favorisent les échanges et sans doute des concessions futures.

Incontestablement, elle est l’expression d’une forme de civilité fondée sur le partage et le dialogue, tout comme la négociation est une marque de civilisation obéissant aux mêmes principes. Elles vont si bien ensemble !

« Les animaux se repaissent, l’homme mange, l’homme d’esprit seul sait manger ». Un aphorisme de Brillat-Savarin à savourer sans modération !

Bons repas de fêtes 

 

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