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Post-Brexit : pour les Anglais, négocier coûte que coûte.

Alexis Debril
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© Pixabay

Le gouvernement anglais n’en finit pas de se singulariser. A commencer par une gestion pour le moins hasardeuse du Covid-19 que les Britanniques stigmatisent de plus en plus. Malgré l’annulation, en raison de la pandémie, du prochain cycle des négociations post Brexit qui devait débuter aujourd’hui à Londres, le Royaume-Uni se dit déterminé à poursuivre les négociations.

Si les négociations en « face to face » sont désormais impossibles, « les deux parties restent pleinement engagées dans les négociations » précise le porte-parole du gouvernement britannique cité par Le Parisien. Les Anglais à court terme souhaitent en effet « partager un accord de libre-échange ainsi que des textes juridiques sur un certain nombre d’accords indépendants… »

Un contact régulier avec la Commission européenne est donc maintenu pour examiner d’autres moyens d’échanger tels que des visioconférences ou des conférences téléphoniques.

« Le Royaume-Uni espère conclure avec l’UE un accord sur la future relation d’ici le 31 décembre 2020, précise Le Parisien. C’est-à-dire dès que la période transitoire prendra fin et que « les règles commerciales européennes ne seront plus appliquées par Londres ».

Début mars, les premières négociations avaient déjà laissé poindre d’importantes divergences notamment sur la pêche, les conditions de concurrence et la place de la Cour de justice européenne. Et déjà avant l’épidémie, en Europe, certains doutaient déjà du respect du calendrier prévu.

Le 15 mars, Denis Mac Shane s’interrogeait dans L’OBS sur le fait que Boris Johnson ait 25 000 fonctionnaires travaillant 24 heures sur 24 sur son projet Brexit, disposant de tout l’argent nécessaire pour parvenir à un Brexit d’ici fin juin. « Les 200 négociateurs de l’UE et du Royaume-Uni ont beau avoir suspendu leurs réunions en raison de l’épidémie, Boris Johnson continue de clamer que le Royaume-Uni aura rompu toute relation avec l’Europe sur la base des règles existantes d’ici le milieu de l’année ». Visioconférences et conférences téléphoniques suffiront-elles ? Et surtout, quid des priorités ?

Une chose est sûre : difficile de négocier avec une pandémie et très aléatoire de mobiliser ses troupes sur deux fronts. L’histoire, que connait pourtant bien BoJo, en témoigne. D’un côté, la diplomatie et de l’autre, la santé publique. Il y a urgence sur la seconde. Comme le titre aujourd’hui Vincent Hervouet dans la matinale Europe 1 : « Coronavirus : l’illisible stratégie de BoJo ».

Un principe de base dans toute négociation comme dans la vie en général : ne pas se tromper d’objectif.

Alexis Debril
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